Marie-Céline Nevoux Valogne Merci à Yves Bracq du Télégramme |
Marie Céline Nevoux-Valogne
La
photographie c’est un glissement de la pensée de l’homme envers
lui-même et de ce (ceux) qui l’entoure.
Photo/graphie
deux racines d'origine grecque, le préfixe photo veut dire lumière,
le suffixe graphie veut dire écriture.
La
photographie c'est donc l'écriture avec la lumière.
L’image
photographique se matérialise par la lumière, elle nous éclaire
sur le monde mais jamais elle ne pourra prétendre s’y mesurer.
Elle y puise ses formes, s’habillant de ses contours en utilisant
une partie de ses apparats afin que l’on puisse s’y attarder.
En
photographiant je restitue en deux dimensions un temps réel de ce
monde.
Je
pense que la Photographie est une vue partielle d’un espace –temps
–mouvement mais elle n’en fixe et n’en restitue qu’un
fragment, elle n’est peut-être pas ce qu’elle représente, elle
s’imprègne de l’émanation des objets, de leurs rayonnements.
Elle
s’inscrit de par la lumière, les formes et les lignes.
Elle
sert à créer un autre monde.
Elle
représente l’ici
et maintenant.
Pour
capturer ce temps, il faut que je sois là.
Le
temps photographique est non pas l’arrêt du temps mais la
concentration du temps
-de
temps mouvement -qui par là même créera une image.
-
Image du temps-image fictive voir irréelle.
Elle
se matérialise dans mon espace cadre.
L’évocation
d’un temps de pose implique évidemment un arrêt, une pause une
contemplation
Je
ne bouge plus, je ne respire plus.
Je
compose des images, je fixe un temps, pour proposer à l’autre ce
qu’il n’a peut-être pas vu.
Un
temps de pause.
Pour
écrire je fais le choix de mots, de ponctuations, pour photographier
je fais le choix de lumières, de plans, dans un cadre, dans un champ
(hors champ).
Je
suis le protagoniste de l’image imposant ma propre volonté d’y
représenter ce qui m’entoure dans un choix de temps et de cadrage.
De cet autour, je m’approprie et j’arrache des référents
choisis.
Je
regarde la vie, comme on regarde un tableau. Je ne peux et n’arrive
pas à détacher mon regard de ce qui m’entoure et ne peux regarder
cet autour sans en extraire la composition, la relation des couleurs.
A
l’intérieur là où mes yeux se posent il y a toujours des lignes
des formes.
Un
rapport aux choses- des choses qui se lient et s’entremêlent les
unes aux autres comme une construction, des constructions qui ne
cessent de se construire et se reconstruire.
Je
fixe ces rapports.
De
l’infiniment petit parfois parce que je suis dans l’autre avec
mon appareil photographique, je peux m’approcher, être tout prêt
- le temps de l’observation, je le prends et le garde.
Ce
qui était fragile, périssable, qui se serait décomposé, aurait
disparu….elle a su le sauvegarder….elle la embaumé… « Nathalie
Sarraute »
Je
me retrouve pour ainsi dire dans l’expectatif- la décomposition
aussi.
J’ai
le regard de l’instant- l’instemps - liens ou pas, je le capture
m’y attarde et en témoigne, une vision peut-être simpliste mais
elle est pour moi bien réelle, existante et persistante.
La
photographie est ma façon d’exister. A travers elle, c’est mon
expérience que j’affirme.
CHRONIQUES PHOTOGRAPHIQUES (exposition)
Un
rapport aux choses, des choses qui se lient et s'entremèlent les
unes aux autres comme une construction, des constructions qui ne
cessent de se construire et se reconstruire.
Mes diptyques sont comme des histoires courtes, des cadavres exquis personnels. Je considère ces images tels des correspondances, des errances, des liens certains. Ces compositions représentent mon intimité, mon petit monde, mes questionnements sur la couleur, sur les formes, sur la vie de tous les jours.Constats
Mes diptyques sollicitent la personne qui les regarde, chacun peut alors s'imaginer des histoires, se projeter dedans dehors. Elles sont liées, blanches (2temps), deux temps mouvements, pour deux images fixes.
Cyrille Druart
Né en 1980 et
diplômé major de promotion en 2004 à l'ESAG-Penninghen à Paris,
Photographe autodidacte, Cyrille Druart voyage arpente les grandes
villes du monde, focalisant son travail sur l'observation des
habitants et des traces laissés derrière eux. Ses images ont fait
plusieurs couvertures de magazines, dont le prestigieux The Sun, et
sont régulièrement publiées dans la presse. En 2018, une de ses
photographies est choisie par le célèbre écrivain espagnol Antonio
Soler pour illustrer son roman Sur.
En 2019, la même image deviendra la couverture du roman de Georges
Simenon Les fiançailles de M. Hire,
un des auteurs les plus publiés et traduits dans le monde.
Cyrille est
représenté par Galerie Philia et Art Days à Paris.
Egalement
Architecte, il se voit proposer
son premier bâtiment en 2005. Il dessine l'intégralité des 7000
mètres carrés qui deviendront quatre ans plus tard I-WAY, premier
lieu au monde entièrement dédié à la simulation automobile
dynamique, et situé à Lyon. Son
agence est créée en 2007, et il travaille sur des projets privés,
appartements, lieux publics ainsi que des concepts et des travaux
graphiques. Il s’applique à créer des espaces non-conventionnels,
guidé par une volonté à proposer une vision originale et unique.
Cyrille Druart
enseigne à l'ESAG-Penninghen (École Supérieure d'Arts Graphiques
et d'Architecture Intérieure) à Paris, de 2009 à 2011.
Technique photo
J’utilise
des appareils photos au fonctionnement le plus simple possible.
Ils
ne doivent pas devenir un barrage au moment de la prise de vue, mais
être rapides à manœuvrer et permettre d’aller droit au but. Mes
appareils n’en demeurent pas moins des merveilles de mécaniques.
En l’occurrence un Leica M7 pour le 35mm et un Mamiya 6 (moyen
format 6x6), lequel utilise un film plus grand et donne des images
plus détaillées et très douces. C’est un peu la version moderne
du fameux Rolleiflex.
J’emporte
très peu d’objectifs lorsque je voyage. Le plus souvent un seul,
le 50mm, auquel j’ajoute parfois un 90mm. J’aime voyager léger,
pour marcher plus longtemps et passer inaperçu.
Les
appareils photos numériques ne m’inspirent rien par contre, je ne
prends pas de plaisir à m’en servir car je n’ai pas la sensation
d’inscrire réellement une image sur un support. Je m’en sers
parfois mais jamais en voyage.
Bravo aux artistes et un très grand succès !! mention spéciale pour Marie Céline
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