lundi 23 juillet 2018

Christophe Violette : peintures sculptures

Les articles




« Je peins pour exprimer ce que je ne peux pas dire » déclare Christophe Violette alias Araucia le mystérieux pseudonyme dont il signe ses toiles. Et pourtant, les mots Christophe Violette, il connaît puisqu'il est journaliste professionnel. Outre son métier, des passions, l'artiste en a plusieurs, il est diplômé d'une école de photographie et aurait pu en faire son métier, il est également sculpteur mais c'est avec la peinture qu'il s'exprime pleinement. Christophe Violette expose désormais régulièrement depuis une dizaine d'années. « L'abstraction me fascine mais c'est un exercice très difficile, c'est éprouvant, on ne sait pas toujours où on va, on est dans le doute ». La puissance qui se dégage de ses toiles, il l'obtient grâce à des superposition de couches ou de matériaux divers, il ressent un besoin physique de triturer, manipuler, d'être en contact physique avec la matière, les pigments ou le métal qu'il utilise dans ses sculptures, souvent très épurées mais très suggestives et parfois humoristiques. Et puis il aime également avant tout la couleur et n'hésite pas à utiliser les couleurs primaires à l'état brut ou un bleu très froid qui donnent à ses toiles toutes leurs forces lorsqu'elles sont mises en lumière par un contact direct avec des teintes sombres. Dans sa quête de l'abstrait, il va à l'essentiel avec parfois de belles surprises comme ces « petits détails qui font signe, signal ou symbole » et soudain l'on voit apparaître un personnage, un visage, c'est la magie de la peinture qu' il ne faut peut-être pas attribuer seulement au hasard mais tout simplement au talent de l'artiste ?
M-H Quideau Le Télégramme



« Peindre ce que l'on ne peut écrire ». Telle pourrait être la devise du peintre et sculpteur Christophe Violette, invité pour un mois de la galerie Arts Raden. Et pourtant, l'écriture ne fait certainement pas peur à ce journaliste de métier. « Mais peindre est un besoin, dans cet acte, je cherche une émotion. Souvent c'est le sujet qui me parle, telle une icône, et déclenche peu à peu une sorte de jubilation. » Ce peut être une ville ; Venise et ses lumières, un simple reflet dans une vitrine, capté à Reims, ou une explosion de lumières perçues au Guilvinec.
Chacune de ses toiles est une aventure. Qui interroge ou qui initie ? Au visiteur d'en décider dans cet univers qui se faufile entre abstraction et figuration. Bandes de papier et tissus marouflés, vibrations de touches inlassablement posées, griffures, coulures et taches, il y a dans chaque création comme un refus de se répéter. « Chaque toile est le fruit d'une forme de méditation laïque, une élévation jusqu'à l'essentiel, un culte voué à l'instant. C'est la toile, elle-même, qui me dit d'arrêter ». Et Christophe cultive cette complicité avec le geste. « Souvent ce sont des accidents de parcours qui déterminent l'essentiel. Ici apparaît un visage sur un papier collé, ici un effet marbré dévoile une forme sujette à rêverie. Je sais à ce moment que je ne dois plus toucher à rien ».
Yves Ducret Ouest France 2/08/2018


Aperçu de l'exposition






.....Parfois il nous défie, il sème des énigmes comme des rébus, ce canis lupus, ce rivage des Syrtes et parfois il nous comble (il me comble) comme cette toile « Équilibre » que je préfère, ces quelques traits blancs ou gris sur fond noir, un peu tremblants, comme négligés, un trait plus épais, vertical, l'équilibre, en effet, comme la grâce d'un instant qu'un souffle peut détruire comme la vie, comme le bonheur. C'est bien ainsi.

C'est peut-être cela l'explication, qui n'en est pas une, « c'est bien ainsi ». C'est cela notre monde avec ses énigmes (canis lupus), ses beautés (Venise), ses saletés (Le Guilvinec). Et c'est bien ainsi, sans « pourquoi », quelques toiles jetées là, comme les cailloux du Petit poucet sur le chemin, dans la forêt sauvage.
René LE CORRE.


dimanche 1 juillet 2018

Aperçu de l'exposition



Ouest-France Yves Ducret le 4/07/2018
La galerie Arts Raden présente des oeuvres du sculpteur Olivier Lévêque et de la peintre Catherine Guiraud.
Lui taille la pierre depuis plus de 30 ans, et l'habille de matières imprévisibles, toile cirée, résine, métal.Olivier, adoucit, enjolive, évide des blocs bruts de marbre, de granite ou de grès, parfois de simples parpaings. Un dialogue s'installe alors entre rugosité de la roche et volupté des ajouts, excroissances ou incrustations ne font que souligner avec délicatesse les trésors du minéral.
Sur les grandes compositions de Catherine Guiraud flottent les ombres d'Antoni Tapiès, de Soulages ou de Chillida. « J'ai besoin de formes architecturées, indique-t-elle, j'évite plus que tout le bavardage. Mon adage, offrir le maximum avec le minimum ».
Catherine Guiraud est adepte d'une forme d'attentisme confiant. « Je travaille entourée de papiers de toutes dimensions. Ils sont là, presque inutiles puis, d'un léger courant d'air, leur forme soudain me parle. Mes collages vont les figer, les encres, parfois très aquarellées feront le reste. Souvent, je questionne mon travail, je le reprends, je teste d'autres approches. Un moment, la composition me parle. Je sais qu'elle est terminée. »     Jusqu'au 22 juillet, ouvert les samedis et dimanches et jours fériés de 15 h à 19 h, et sur rendez-vous au 02 98 54 55 93 et 06 16 38 35 95. Ty Raden Kerdréanton à Plogastel-Saint-Germain.

Le Télégramme Marie-Hélène Quideau


Sculpteur,Olivier Lévêque est un autodidacte de Pléneuf-Val-André (Côte d'Armor). De par ses origines, il a été toute son enfance en contact direct avec la nature, les pierres et les galets en particulier. Peu à peu a germé en lui ce désir de mettre en avant la poésie que ces pierres pouvaient resceller. Parfois brutes ou polies, parfois incrustées de matériaux composites ou de métaux, de ses compositions se dégagent une harmonie de formes et de couleurs, un équilibre entre le bloc de pierre de la base et des éléments rajoutés souvent en forme de pointes de couleur qui donnent à l'ensemble un mouvement, un impression d'élévation vers un ailleurs. Olivier a beaucoup été influencé par les arts premiers et l'art précolombien maya et leur utilisation de la pierre et de la couleur. Un autre aspect très intéressant de ses réalisations originales, est l'utilisation de parpaings en aggloméré « l'agglo se cache normalement, on le recouvre, j'ai voulu montré l'humanité qui transpire de ces parpaings et la toile cirée représente cette humanité » La toile cirée y est incrustée dans des formes douces, aux courbes gracieuses, en structurant par le motif rayé de la toile, les verticales et les perpendiculaires des parpaings. Olivier Lévêque parvient a créer une belle harmonie entre des matériaux antagonistes

Le  rayon de soleil dans sa voix, trahit les origines toulousaines de Catherine Guiraud. Diplômée de l'Ecole de Beaux Arts, elle a consacré sa vie entière au dessin et à la peinture « Je dessinais six heures par jour, je ne sais faire que ça » confie-t-elle. Ayant très longtemps réalisé des œuvres figuratives à l'huile, elle a éprouvé le besoin, il y a quelques années, d'épurer son travail. Ses œuvres actuelles que l'on peut qualifier d'abstraites, mettent l'accent sur la lumière tout en utilisant très peu de teintes. De ces peintures, acryliques pour la plupart, extrêmement diluées parfois rehaussées de fusain ou de pastel, se dégage une transparence, une légèreté, obtenue par superpositions, rajouts, jeux d'ombres et de lumières « Je ne sais pas au départ ce qui va se produire, après la première touche, je me laisse guider, c'est à chaque fois une nouvelle aventure ...». Certains artistes, à l'ancienne, aiment planter leur chevalet dans la nature, Catherine, elle, a besoin de se sentir en confiance dans son environnement familier, dans son univers. « Je peins à l'intérieur, mais, parallèlement, je dessine à l'extérieur. Ce travail là, modeste et ressourçant, est tout sauf cérébral. Ces moments de rencontre avec mon environnement, sont des expériences de liberté et de plaisir, la façon la plus sensuelle d'être en communion avec la nature ».